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La piraterie du 15ème au 18ème siècle

Activisme politique ou Le rêve d’une société alternative

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Loin de l’imagerie Spinalienne, des clichés et autres caricatures carnavalesques attribués aux pirates et à l’histoire

de la piraterie en général, (réduite temporellement aux 17ème et 18ème siècles, alors que comme je le disais dans

un article précédent, la piraterie à toujours existé et ce depuis que les hommes pratiquent le transport sur la voie d’eau).

 

J’aimerais dans cet article faire un résumé de ce qui apparaît au regard des ouvrages sur le sujet concernant l’aspect politique et philosophique de la piraterie.

 

Tout commence par le (long) processus de décloisonnement des mondes initié par l’infant Henri le navigateur, ministre de l’expansion Portugaise à l’origine des grandes expéditions maritimes Européennes (« l’infant de la mer Â» de Ph. D’Estailleur Chanteraine/Ed.Les sept couleurs).

Quelques dates inhérentes à ce processus : 1415 marque la 1ère installation européenne (Portugal) sur le littoral Africain avec la prise de Ceuta par l’infant Henri ; 1434, franchissement du cap Bojador par le Portugais Gil Eanes ; 1487, franchissement du cap de bonne espérance (cap des tempêtes) par Bartolomeo Dias.

A savoir que les Chinois qui connaissaient déjà l’usage de la boussole deux siècles avant notre ère bourlinguaient déjà dans la mer de Chine et au-delà à partir du début du 15ème. Sans compter à cette époque, également les Génois,

les Vénitiens, Aragonais, Castillans et Français.

 

Je passerai l’épisode bas-moyenâgeux concernant l’épopée maritime de Brendan, sensé avoir découvert les Canaries

et probablement Madère et les Açores.

Il me semble tout de même important de citer les Canaries, Madère et les Açores en cela qu’elles sont en ce début

de 15ème siècle, des escales quasi obligatoires pour le ravitaillement en eau, en denrées et surtout en bois pour réparer les bateaux (Madère signifie « bois Â» en Portugais, était une vaste forêt).

Au-delà de ces îles, on croyait les mers peuplées de monstres en tous genres, la mer effraie autant qu’elle attire la curiosité qui bientôt aura raison des peurs avec le goût du risque et de l’aventure.

 

L’aventure transatlantique

A partir de la découverte par Colomb des îles de l’Amérique centrale et de ses richesses aurifères, les voyages des (pirates) découvreurs n’auront de cesse.

Je précise pirates car il s’agit bien de piraterie en cela que terres, biens et richesses des autochtones furent pillés et les populations décimées.

C’est d’ailleurs les génocides (à commencer par celui de Colomb aux Bahamas) qui ont incités les « Conquérants* Â» Européens à multiplier la traite des populations Africaines pour les envoyer sur ces îles exsangues afin d’alimenter le marché de l’esclavage.

Ainsi, Jean Cabot atteindra l’île du Cap Breton, Vasco de Gama, Calicut etc.

Tout cela empreint de désir d’évangélisation, de curiosité scientifique, ethnologique et ethnographique et sous couvert d’expansion du Christianisme masquant la soif de richesse et l’âpreté du gain pour les nantis de ce monde.

 

Autrement dit, de l’expansion capitaliste de quelques privilégiés de la haute société, de la noblesse et de la monarchie.

En effet, la monarchie de Philippe II d’Espagne s’impose comme étant la 1ère puissance mondiale par le jeu des alliances dynastiques. Près d’un siècle avant, le 4 mai 1493 à Rome, le pape Espagnol Alexandre VI partage le monde entre Portugais et Espagnols en traçant une ligne de démarcation entre les possessions territoriales de ces deux nations frappant d’excommunication tout étranger qui s’aventurerait au-delà de cent lieues à l’ouest des Açores.

 

Déjà, pirates et corsaires écumes les mers et les côtes afin d’intercepter les bateaux regorgeant des richesses du nouveau monde (Colomb contraint de se mettre à l’abri à Madère lors de sont 3ème voyage, par des pirates Français).

Après la mort d’Isabelle la catholique (1504) Henry VIII esquisse les bases de la royal navy jusqu’à ce que sa fille Elisabeth1ère fasse de l’Angleterre une véritable « nation pirate Â». François la Salamandre 1er du nom se lance à son tour à la conquête des Indes occidentales avec Verrazzano(1523)(New-York), les Parmentier (1529) (Sumatra) et Cartier (1534)(Canada).

 

Il est utile de préciser qu’à partir de 1503 en Espagne (Séville), fût créée une nouvelle cellule royale du nom de Â« Casa de contracion Â» (maison de traite) qui avait l’entière responsabilité de la navigation et du commerce transatlantique, chargée d’organiser le trafic, former un corps de pilotes, tracer les routes, contrôler la garantie des perceptions aux arrivées de la part revenant au roi, de la taxe prélevée sur les échanges et de tenir une comptabilité rigoureuse de tout ce qui sortait et arrivait en Espagne issu des courses transatlantiques.

 

Un système administratif et comptable bien rôdé, mais prenant des proportions telles qu’il fallut élaborer un système

de contrôle où les contrôleurs (subalternes) devaient être à leur tour contrôlés par des officiers eux-mêmes contrôlés

par des employés supérieurs.

Mais les vices de ce système (efficace d’un certain point de vue, ne l’était pas d’un autre) conduisait à des fraudes et activités de contrebande du fait des colons, contraint de payer des taxes (le Quint royal).

La flibuste Antillaise naquit de cette contrebande.

Autrement dit, et afin de clore ce chapitre, il est d’évidence que la piraterie résulte d’un capitalisme ambitieux, meurtrier et ne servant qu’aux élites et nantis de ce monde.

La fin du moyen âge fit donc place à la Renaissance, mais renaissance de quoi

sinon celle de l’empire de Rome que l’on croyait être une marque du passé.

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